Si je suis méga en retard ce mois-ci, j’en suis presque désolé. Mais j’ai appris pas mal de chose que je vais partager de la meilleure manière et avant la fin du monde si possible. Des livres sur la lumière et des couleurs destinés aux artistes, les podcasts de “behind the game” en particuliers l’interview Lise Corsiglia, le festival “hallucinations collective” à Lyon, voilà ce qui vous attend. Et pour terminer, je vais faire un point sur la 6eme édition d’Indie Game Lyon. Et parler de sites web qui m’ont marqué il y a quelques années. Du temps où le web était encore visuellement créatif.
Sommaire
Sur quoi je travaille en ce moment
Concernant mon projet perso 3D du moment, un salon de thé / pâtisserie française dans le style Art Nouveau, je travaille sur mes heros assets : un service à thé et sa vaisselle.
J’essaie d’optimiser le plus possible la retopologie et mes coutures lors du dépliage des UVs. Pour cela, j’utilise les add-ons Blender UVpackmaster, et Mio3 et les conseils d’Eli.
Ce que j’ai appris récemment :
- dans Substance Painter, on peut ajouter des détails sur la normal map en intervenant sur la height map (ex : les rainures sur les bords de ma vaisselle en porcelaine)
- on peut projeter ses textures autrement qu’avec un mode d’UVmap classique : on a la projection “tri-planar”, mais aussi sphérique, ou cylindrique, etc…

- j’ai réalisé l’importance de la symétrie axiale et radiale pour gagner du temps et de la cohérence dans mon flow aussi bien dans la modélisation, le sculpting que le texturing
- je suis devenu addict à la gestion des bevels en mode nun-destructive dans blender avec la propriété “Mean Bevel Weight“ couplé au modifier “bevels”


- pas besoin de créer systématiquement ses highpolys dans zbrush pour pouvoir faire du baking. La subdivision de mon lowpoly de base dans Blender, en lui ajoutant quelques loops pour éviter les pincements disgracieux en shader smooth, est suffisante.
- la correction de la symétrie erronée dans zbrush avec le bouton “local symetrie”, ainsi que la possibilité de travail sur un seul subtool avec le bouton “solo”. Attention à bien activer le “>M<” pour que les modifications en front view soient similaires en back view.

le bouton « local symetry », pour réaligner la symétrie sur un subtool

le bouton « solo »,
pour isoler un subtool

Behind the game et l’interview de Lise Corsiglia
Elles sont rares les interviews de meufs développeuses. Elles sont encore plus rares quand elles sont techniques, pointues et intéressantes. Allez donc écouter l’interview de behind the game avec Lise Corsiglia qui nous partage son expertise sur la portabilité des jeux sur supports mobiles. C’est surprenant ce qu’on peut faire de nos jours avec les jeux mobiles. J’ai vu qu’il existait une version iPad du terrible jeu “Alien : isolation”. Après, je me demande quelle expérience de jeu ça peut offrir : jouer a « Alien : isolation » dans le métro. Gné ?
Le livre « color and light » de James Gurney
Ce mois-ci, j’ai pu m’entretenir avec une artiste 3D dont j’admire beaucoup le travail et parmi ses conseils, il y a la lecture de cet ouvrage qui est souvent passé sous mes yeux dans les forums de la communauté 3D : «color and light» de James Gurney.
Écrit en anglais, ce livre offre pleins de connaissances utiles sur la lumière quand on veut peindre en digital ou non. Saviez-vous que la texture d’un objet offre le plus d’information dans la zone “halftone”, c’est-à-dire entre le reflet de la lumière directe “highlight” et l’ombre ? saviez-vous que les ombres portées prennent souvent la couleur de la lumière indirecte (le bleu du ciel ou les couleurs environnantes) ? Et connaissez-vous la différence entre le gamut (l’étendue des couleurs) sRGB ou linearRGB ?
Ce livre est une mine d’informations que l’on peut vérifier dans ses observations quotidiennes. Mes perceptions ont changé depuis que j’ai commencé à le lire, et du coup, ma manière de peindre et de faire de la 3D également.
“color and light” aux éditions 3Dtotal
Attention à ne pas confondre avec un autre ouvrage génialissime, plus scientifique cette fois-ci, mais toujours destiné aux artistes, “color and light” aux éditions 3Dtotal dans leurs collection “artists masters series”.
Ce n’est pas le genre de livres que je lis en une seule traite, du début jusqu’à la fin. C’est super dense. J’ai pris l’habitude de lire une double page ou deux par jour, histoire de bien assimiler les concepts. Je fais attention à ne pas vouloir tout connaître d’un seul coup. Sinon je suis dégoûté.
Mais c’est aussi un ouvrage de références pour toutes les personnes qui veulent apprendre à créer en 2D/3D.
“Paperhouse“ et « la forteresse noire » au festival hallucinations collectives
Merci au festival lyonnais du film fantastique (ou du film bien chelou comme j’aime) Hallucinations Collectives, de m’avoir permis de revoir sur grand écran deux grands films fantastiques !
“Paperhouse“ de Bernard Rose (1988)
Un qui m’a le plus marqué quand j’étais gosse : “paperhouse” de Bernard Rose, sorti à la fin des années 1990s. Jeune ado, je kiffais déjà les films d’horreurs et les films barrés. Je surveillais les films sélectionnés par le festival d’Avoriaz, et je lisais MadMovies pour savoir quelles vidéos cassettes louer le week-end prochain avec mon père dans mon video club. je me souviens que le rayons des films d’horreurs n’étaient jamais loin des films pornos…
Ce film me touche particulièrement : il raconte l’histoire d’une jeune fille qui dessine une maison et qui s’y retrouve projetée dans ses rêves. Ca m’a rappelé que je dessinais des montagnes pour m’y projeter en suite quand j’étais gosse. Je regrette de ne pas avoir gardé ces dessins.
“La forteresse noire” de Michael Mann (1983)
Un autre film que j’ai beaucoup aimé revoir au cinéma : “La forteresse noire” avec la musique de Tangerine Dream, célèbre groupe de krautrock. Un film d’horreur avec une ambiance bien particulière. Un de mes favoris ! Vous devriez avoir l’occasion de le voir en salle les jours à venir, puisque son remaster sera diffuser en salle. Si vous kiffer les films fantastiques offrants une expérience visuelle et musicale originale, allez-y !
L'éthique d'Instant Gaming
L’année dernière, j’ai eu l’occasion d’offrir un jeu en achetant une clés sur le site Instant Gaming. Je ne connaissais pas du tout le site, ni ses fonctionnements. Mais j’étais surpris que ce site puisse bénéficier de prix aussi réduits. En en discutant, j’ai compris qu’Instant Gaming était bien totalement craignosse. Ce sera donc mon seul et unique achat sur cette plateforme. Je vous renvoie à ces échanges sur REDDIT.
La 6eme édition du salon Indie Game Lyon 2025
Lors de ce salon du jeu vidéo indépendant, j’ai pu profiter des conférences sur l’état actuelle de l’industrie, et sur son histoire, ainsi que sur l’accessibilité. J’ai également re/découvert plus d’une trentaine de jeux différents qui disposaient d’un stand, mais aussi des artistes, des associations et des syndicats.
Ça fait toujours du bien de se dire que nous sommes nombreuses à partager notre passion du jeu vidéo, de vouloir en faire notre métier mais de rester critique sur l’industrie et le monde dans lequel nous vivons.
- pour sa référence aux jeux d’aventures des 2000s (je pense à Alone in the dark 4 ) et son parti pris graphique
https://store.steampowered.com/app/2600850/Lighthouse/ - pour requestionner le gameplay et la créativité en sollicitant la création procédurale https://store.steampowered.com/app/3629370/Vibrant_Dash/
- pour le fun en groupe
https://store.steampowered.com/app/3414020/Epic_Musical_Chairs/ - pour sa sensibilisation au harcèlement de rue vécu par les femmes
http://big-badger-street.com/
Pour en savoir plus, voici le site du festival Indie Game Lyon
https://www.indiegamelyon.com/
Deux sites web mémorables
Je me suis rappelé il y a quelques jours du choc esthétique que ces deux sites suivants m’ont apporté :
The Boat, une BD interactive des 2010s
Il existait un temps où l’on pouvait encore déployer sa créativité sur le web et faire des sites qui sortent de l’ordinaire, avec des sujets engagés et formellement soignés visuellement et soniquement. Ici, “The Boat” parle de l’émigration des Vietanmien.ne.s vers l’Australie en plein milieu des années 1970s.
Le portfolio du travail artistique délicat de Matt Huynh
Oculart, le site surréaliste
Le web n’a pas toujours été ce qu’il est devenu. Quand j’étais encore étudiant dans le milieu des années 2000s, il était un espace de création graphique enthousiasmant, fait parfois de propositions interactives expérimentales barrées comme Oculart.
C’était l’époque des sites en flash ! Je pense aussi à l’intro « vespertine » de Björk en 2001 (application flash à télécharger), ou les sites réalisés par Étienne Mineur ! Ah la la nostalgie nostalgie… Et vous ? connaissez-vous d’autres sites web bizarres ?
Merci pour votre lecture, et rendez-vous au mois prochain.